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Numéricable se met ses clients marocains à dos (28/10/2011)
© BAUWERAERTS
Les abonnés au pack Triple Play Maroc se disent “roulés” par le câblo
BRUXELLES “Arnaqués !” Le mot est brandi. Rachid, Anderlechtois, et sa sœur Mina, Laekenoise, sont formels. Et remontés. L’opérateur Numéricable, présent dans certaines communes bruxelloises, leur demande respectivement 1.356,44 et 1.017 € sur leurs factures de septembre dernier !
Les deux trentenaires ont souscrit, comme une partie non négligeable de la communauté marocaine de Bruxelles, à un Pack Triple Play Maroc auprès du câblo. Mina dès le lancement de l’offre en octobre 2010, Rachid en mars dernier. Une aubaine pour eux : contre 64,90 € mensuels, ils reçoivent la télévision numérique, un confortable accès à Internet mais, surtout, la téléphonie illimitée vers les fixes au Maroc, ainsi que 60 minutes d’appels gratuits vers les mobiles marocains.
De nature soucieuse, dès le démarrage de leur abonnement, Rachid et Mina se renseignent auprès des téléagents de Numéricable. “Vous n’avez pas à vous en faire, tous les numéros débutant par 212 (préfixe du Maroc, NdlR) et suivis d’un 5 sont des lignes fixes. Les mobiles commencent par un 6” , leur répond-on. Téléphonez, jeunesse, donc.
D’autant que les premières factures confirment : zéro surcoût. Jusqu’au mois dernier. Là, c’est la douche froide. “Plus de 1.000 € à payer ! Mais surtout, pas d’explication, aucun recommandé. Juste une lettre, qui accompagne la facture, où on nous dit que les communications avec les opérateurs Wana-Bayn et certaines lignes de Méditel n’ont pas été correctement comptabilisées depuis la souscription de l’abonnement.” Ce qui explique le recalcul, aussi brutal que douloureux.
Explique mais ne justifie pas : les numéros des opérateurs cités par Numéricable sur les factures de nos témoins commencent bien par un… 5.
Ce que Numéricable semble avoir tardé à saisir, c’est que les télécoms ont ceci de spécifique au pays du Soleil-Couchant qu’ils comprennent des lignes à mobilité restreinte. Pas vraiment des fixes, pas des mobiles non plus, même s’ils fonctionnent avec une carte SIM. Traduction : Numéricable a comptabilisé fixe, mais les opérateurs étrangers réclament mobile. Et c’est le client et Numéricable qui doivent payer ! Une situation tout à fait évitable si l’opérateur avait ficelé son offre avec un peu plus de clarté…
Rachid et Mina sont loin d’être des cas isolés : des “dizaines” de plaintes, courant de “centaines” à “plusieurs milliers d’euros” , s’empilent sur le bureau de M. Vekeman, chez le médiateur des télécoms. Qui ne peut que constater “la curieuse politique de Numéric able, qui répercute son manque de transparence sur ses clients, de manière ambiguë, disparate, et, d’après les plaintes reçues, en proposant des solutions de médiation au cas par cas”.
Rachid opine du chef : “J’ai dû négocier comme un marchand de tapis avec le responsable clientèle. Au départ, il m’a proposé de payer la moitié, par étalement. J’ai refusé, pensant que j’étais dans mon droit le plus strict. Puis, on est tombés d’accord sur 300 €, parce qu’il a menacé de tout couper. Aujour- d’hui, je regrette d’avoir réglé. Et surtout, je pense aux autres… Vous savez, il y a beaucoup de personnes âgées, presque illettrées, dans mon cas… On nous traite comme des voleurs, mais nous sommes les volés !”
Alexis Carantonis
© La Dernière Heure 2011
http://www.dhnet.be/infos/faits-divers/article/373533/numericable-se-met-ses-clients-marocains-a-dos.html