TEST-ACHATS - N° 459 - NOVEMBRE 2002 - p.6
BOUCHE À OREILLE
ADSL : TOUT LE MONDE N'Y A PAS ACCÈS
Il faut presque le faire exprès pour ne pas le savoir, tant Belgacom a fait le forcing publicitaire pour en vanter les mérites : les abonnements ADSL proposés par notre opérateur historique sont synonymes de connexions internet ultra-rapides à prix forfaitaire. Une solution particulièrement intéressante pour les accros du web qui peuvent surfer à longueur de temps dans de bonnes conditions techniques sans crainte d'alourdir exagérément leur facture téléphonique. L'ennui, c'est que l'ADSL n'est pas disponible pour tout le monde : entre 5 et 10% de la population n'y a toujours pas accès, alors que tous les centraux téléphoniques de Belgacom disposent pourtant des équipements nécessaires à la fourniture de ce service. En fait, c'est une question de distance: si l'abonné est situé à plus de 5 km de son central, le signal devient trop faible pour garantir un service de qualité.
Nombre de nos affiliés se sont plaints de cette situation qui les défavorise par rapport aux autres consommateurs, et le médiateur des télécommunications a également reçu plusieurs centaines de plaintes à ce sujet. Face aux récriminations de ces "exclus de l'ADSL", Belgacom se retranche derrière les contraintes techniques, tout en affirmant examiner le possibilité de mettre en oeuvre les améliorations permettant de fournir l'ADSL au-delà des 5 km fatidiques.
Il est vrai que l'ASDL ne fait pas partie du service universel que l'opérateur est légalement tenu de
mettre à la disposition de tous. Mais il est vrai aussi qu'il est inacceptable de voir ainsi s'installer une discrimination dans un secteur aussi important que celui de l'accès à internet. Selon nous, l'accès à l'ADSL devrait être repris dans le service universel. C'est parfaitement possible dans le cadre de la nouvelle loi sur les communications
électroniques, pour autant qu'une volonté politique se dégage à ce propos.
À défaut de pouvoir déjà leur fournir la qualité souhaitée, l'opérateur devrait offrir aux personnes qui ne peuvent pas encore être desservies une offre commerciale les mettant sur pied d'égalité, au moins sur le plan financier, avec celles ayant accès à l'ADSL.