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La détresse des épargnants
Les Belges détiennent une épargne par habitant exceptionnellement élevée. Grâce à cela, la Belgique s’en sort bien sur le marché obligataire. Mais c'est aussi symptomatique d’une véritable détresse.
Voilà cinq ans que la crise dure… Et cinq ans que l’épargnant cherche ses repères. Face au risque de faillite des États, à la montée spectaculaire du chômage ou à la possibilité d’une déflation longue et généralisée, c’est bien peu de chose. Il n’empêche que c’est grâce à ses avoirs que la Belgique en particulier s’en sort bien sur le marché obligataire, que le gouvernement peut disposer d’une manne d’argent facile (quoique) à mobiliser, et bien sûr que l’économie pourra, un jour, fonctionner à nouveau efficacement.
Que les braves épargnants se rassurent: s’il est vrai que les intérêts qu’on leur offre ne comblent même pas l’inflation et que leurs économies réelles fondent donc comme une calotte glacière au Groenland, ils ne ratent aucun "bon coup". Ce ne sont pas les rendements qui ont changé, ce sont les règles du jeu: aujourd’hui, l’important est de préserver autant que possible son capital, et non plus d’obtenir les meilleurs rendements. Les grands investisseurs institutionnels ne font pas autre chose en consentant des taux d’intérêts négatifs sur le marché de la dette.
Car quoi qu’il envisage comme alternative, l’épargnant se retrouve face à une pente glissante. La branche 21? Les assureurs abaissent leurs taux garantis les uns après les autres. Les obligations? Les rendements ne sont pas vraiment meilleurs que sur les carnets d’épargne, ou alors risqués. L’immobilier? Sur une bulle prête à éclater. Le dollar? Oui, il monte, mais l’histoire montre qu’il peut se retourner à tout moment. Même l’or, valeur refuge par excellence, est sur une pente descendante depuis plusieurs mois…
Reste les actions bien entendu, qui soit dit en passant signent leur neuvième semaine de hausse en Europe… Mais avouons que, pour ces actifs, il faut désormais avoir le cœur bien accroché.